La joie de partager
Dans la vie quotidienne, nous utilisons beaucoup le mot « partage ». Je me suis alors demandé pourquoi le partage est-il si important dans notre vie ? Qu’est-ce qui le motive ? Si j’en manque ou que je m’en prive, que se passe-t-il ?
Depuis les temps anciens, quand un membre de la société commettait une faute très grave, il recevait le châtiment ultime qui était le bannissement. C’était presque la peine capitale, car il se retrouvait seul, sans pouvoir partager quoi que ce soit avec les autres, c’était mourir à petit feu dans la solitude.
Pour comprendre cela, il suffit d’aller voir dans le monde biblique : les lépreux étaient rejetés et ne pouvaient rien partager avec les autres membres de la communauté car leur maladie (la lèpre) était considérée dans la société juive de l’époque comme une punition pour un péché grave.
Et même dans nos familles d’aujourd’hui, certains parents n’hésitent pas de « mettre au coin » leur jeune enfant ou de l’envoyer dans sa chambre après une faute grave ou simplement pour faire respecter les règles familiales. Et parfois ça marche. C’est exactement le même châtiment d’exclusion sociale qui empêche l’enfant de partager pendant un moment avec les autres membres de la famille.
« Partager » est donc un besoin fondamental et cela depuis le début de l’humanité. « Partager » fait partie de notre nature. C’est pourquoi nous sommes généralement comblés de joie après chaque geste de partage. La Bible qui nous invite constamment au partage, déclare même qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir (cfr Actes 20,35). Alors ne nous en privons pas.
Et que pouvons-nous partager ? Simplement ce que nous avons ! En cette période de Noël, les mages nous montrent « le chemin » ; ils marchent jusqu’à la Crèche de Bethleem et partagent avec l’Enfant Jésus ce qu’ils ont : l’or, l’encens et la myrrhe (Mathieu 2, 11). Dieu seul sait combien nous sommes comblés des tas de choses susceptibles d’être partagées ; pas seulement des biens physiques ou matériels. Inutile de dresser une liste exhaustive mais personne ne peut dire qu’il est tellement pauvre qu’il n’a rien à partager, ou qu’il est tellement riche qu’il n’a rien à recevoir des autres.
Profitons donc de cette période où les gens ont l’habitude de s’échanger des cadeaux pour partager avec les personnes qui en ont le plus besoin.
Au moment de conclure cette petite méditation, il me vient à l’esprit ces paroles d’un chant connu : « Dans la joie de partager le pain de nos efforts, nous t’avons reconnu Seigneur ». Ce sont des paroles qui nous renvoient à la parabole du jugement dernier (Mathieu 25, 31-46) qui nous fait comprendre que chaque fois que nous aurons partagé avec quelqu’un, c’est avec le Seigneur que nous l’aurons fait. C’est une joie immense de se mettre au service de notre Seigneur, à travers nos frères et sœurs.
Auguste MOANDA