La joie de remercier et d’être reconnaissant
Il y a quelques semaines, j’ai lu ce verset, tiré de la première lettre de l’apôtre Paul aux Thessaloniciens : « Rendez grâce en toute circonstance : c’est la volonté de Dieu à votre égard dans le Christ Jésus. » et le mot « Eucharisteo » m’est venu à l’esprit. « Eucharisteo » est un mot grec que l’on peut traduire en français par le mot reconnaissance. Il signifie gratitude, accueillir en remerciement. Les mots grâce (charis) et joie (chara) sont également cachés dans ce mot. Rendons grâce à Dieu en toutes circonstances. Cela peut sembler une tâche impossible, mais l’est-elle vraiment ? La reconnaissance est facile lorsque les choses vont bien. Quand nous n’avons pas de soucis. Mais remercier Dieu en toutes circonstances… La vie n’est pas toujours facile. Nous connaissons tous des moments où les choses ne vont pas bien.
Dès l’enfance, nous apprenons à être reconnaissants. Si le boucher nous donnait un morceau de saucisson, nous entendions la voix de notre maman : « Qu’est-ce que tu dis au boucher ? » Ensuite, on attendait de nous que nous exprimions notre gratitude pour cette délicatesse. Le remerciement s’apprend. Tout d’abord, parce qu’il est correct et poli d’exprimer sa gratitude pour quelque chose que l’on a reçu. Mais peut-être aussi parce que la génération avant nous a découvert que lorsqu’on remercie, les portes s’ouvrent. Quand je suis arrivée en Belgique, je ne parlais pas encore le français. Un jour, j’ai commandé un pain en bégayant. Mon défaut de prononciation a vite été oublié lorsque j’ai dit « merci ». La reconnaissance aide beaucoup. Cela s’applique également dans un sens non matériel : spirituellement parlant, les portes s’ouvrent lorsque nous rendons grâce. Ce n’est pas pour rien que le message biblique est : « Soyons reconnaissants ! » Cela aide à voir les choses dans une autre perspective, à voir ce qui est là au lieu de se concentrer sur ce qui manque. La reconnaissance nous aide à jouir de la vie et à nous émerveiller.
Mais comment être reconnaissant quand la vie autour de nous semble s’effondrer ? Nous perdons notre emploi, notre enfant est gravement malade, nous divorçons, il y a de violence… Dans la Bible, il y a plusieurs récits de personnes qui ont eu des moments difficiles. L’une d’entre eux a dû se construire une toute nouvelle vie après qu’un déluge ait tout effacé sur la terre (Noé). Une autre était un étranger en route vers une terre féconde, mais il avait épousé une femme stérile (Abraham). Un troisième était entouré d’une foule affamée sans avoir assez d’argent pour la nourrir (Jésus). Et encore un autre a été lapidé à cause de sa foi (Étienne).
Que nous prenions ces récits au sens littéral ou non, ce qui est fascinant, c’est que tous ces hommes ont choisi de ne pas se pencher sur leur situation, sur la misère qui les entourait. Les inquiétudes étaient là, mais ils ont choisi de lever les yeux de leur situation et d’être reconnaissants. Ils ont remercié Dieu pour ce qu’ils avaient, pour Sa proximité, pour les opportunités qu’Il donne et pour Sa promesse de rester fidèle à l’humanité. Et en conséquence, ils ont reçu une nouvelle perspective, du courage et de l’espoir.
Ce que nous pouvons faire seuls, nous pouvons le faire aussi ensemble ! Ensemble, rendons grâce pendant la messe, avec nos amis ou en famille, avec les étrangers que nous accueillons dans nos maisons. Ensemble, rendons grâce pour la Bonne Nouvelle et mettons-la en pratique au lieu de cultiver nos plaintes. Merci pour le chemin que nous partageons ensemble !
Hadeweij de Quaasteniet