Vivre l’accueil dans le dialogue

Le vivre-ensemble devient parfois un problème dans notre société. Les gens se positionnent dans leurs actions ou dans leurs paroles en ayant une vision unilatérale. Pour pouvoir bien vivre en société, nous devons avoir une vision globale et penser aux gens qui nous entourent. Nous nous devons aussi de réfléchir afin de penser aux conséquences positives et négatives de chacune de nos actions, sans oublier l’utilisation du dialogue.

De nos jours, le dialogue est devenu un principe fondamental de toutes les expériences humaines destinées à construire le vivre ensemble en société. Mais les tentatives de dialogue avortées suscitent parfois un goût amer à telle enseigne que de nombreux groupes humains choisissent parfois de sombrer dans la guerre, la division, l’inimitié, le défaitisme, la fatalité, la résignation, l’alcoolisme, etc.

À cet égard, on pourrait se poser la question de savoir s’il n’y a pas d’autre alternative. Faut-il se lasser de se parler ou de dialoguer si l’on veut construire la paix et un monde où il fait bon vivre ? Ne convient-il pas de s’investir dans la méditation sur les conditions de réussite, à court terme, à moyen terme et à long terme, de tout effort de dialogue ?

C’est ici qu’il devient indispensable de développer l’esprit critique pour ne pas tomber dans les pièges des entraves au dialogue. Je crois qu’il est important que les enfants soient sensibilisés rapidement au dialogue.

On le sait, aujourd’hui, tous les sujets peuvent être abordés et discutés, l’important, c’est de le faire dans le respect de l’autre. Écouter les avis des gens, exprimer ses désaccords sur les idées présentées et ne pas le faire en dénigrant l’autre sur qui il est. Ce n’est pas toujours facile de garder notre sang-froid complet quand la personne devant nous n’est pas ouverte à un dialogue. Nous pouvons tenter peu à peu d’écouter l’autre et d’entamer le dialogue du mieux qu’on peut.

Dans ce sens, nous pourrons devenir peu à peu des modèles d’ouverture surtout pour les plus jeunes. , soucions-nous des autres, débattons sur divers sujets. Apprenons, posons-nous des questions. Tout cela en étant respectueux, critiques et ouverts à la discussion et à changer d’idée un peu ou beaucoup. Je sais que ce n’est pas toujours évident, mais un petit pas à la fois et cela aura des impacts positifs sur tous.

Nous ne manquons ni de plateformes pour communiquer ni de débats politiques, mais les lieux et le temps pour réfléchir ensemble nous manquent cruellement. Que ce soit entre amis, voisins, personnes issues de différents groupes culturels ou religieux, nous prenons rarement le temps nécessaire pour explorer nos suppositions de base et notre façon de percevoir une situation. C’est pourtant une telle exploration qui nous permettrait de mieux comprendre avant de faire nos choix ou d’agir.

Comme on le voit, nous avons encore plusieurs défis à relever si nous voulons vivre l’accueil dans le dialogue : accepter d’être en lien avec les autres, écouter jusqu’aux os, suspendre nos présuppositions, questionner avec une curiosité chaleureuse, reconnaître le pouvoir de la parole et celui du silence, Co-créer un sens nouveau : le plaisir du dialogue.

À mon avis, la volonté de vivre ensemble rejoint le rêve de Martin Luther King qui se résume en un appel solennel à la fraternité, à l’accueil mutuel, à l’amour et au pardon. C’est un rappel à toutes les générations de l’importance d’une humanité édifiée sur la base de l’amour agapè qui concerne tous les hommes et toutes les femmes, quelles que soient leurs convictions, leurs appartenances religieuses ou philosophiques. C’est un grand enseignement qui devrait nourrir tout le monde : le rêve que, un jour, comme il le clamait lors de son discours mémorable, « notre pays (ou tout pays du monde) se lèvera et vivra pleinement la véritable réalité de son credo : Nous tenons ces vérités pour évidentes par elles-mêmes que tous les hommes sont créés égaux.

On objecte souvent que malgré la profondeur de cette leçon de l’histoire, le monde entier connaît un accroissement des moments de malheur, de pleurs et de grincements de dents. Nul ne le nie. Mais on ne le dira jamais assez : un autre monde est possible, une autre vie est possible, une communauté fondée sur l’accueil mutuel et sur le dialogue.

Raphaël Kwasi