L’ouverture : dire oui !

Je lisais dernièrement dans le magazine Road Trip l’édito de Collin AUDIBERT : « … Le Voyage. Derrière ce mot aux significations aussi nombreuses et disparates que les interprétations que l’on peut en faire, chacun s’accorde des projections bien personnelles. …L’enrichissement de soi apparaîtra comme un dénominateur commun que chacun saura accorder à ses propres mesures et sensibilité. Partir à la rencontre de nouvelles populations, s’immerger au plus profond de territoires inconnus, laisser sa trace au fil de routes mythiques ou de sites historiques. … » Ce Voyage, je ne peux m’empêcher de le comparer à la Vie, à notre vie, notre cheminement de Chrétien. Le voyage, qu’il soit tout d’abord intérieur, ne peut se concevoir sans l’Ouverture. L’Ouverture à soi tout d’abord : Socrate ne disait-il pas : « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’Univers et les dieux » ?

Puis il leva les yeux vers le ciel, soupira et dit à l’homme : « Effata ! » ce qui signifie « Ouvre-toi ! ». Marc 7,34 – Effata, ce petit mot araméen est bien plus qu’une parole de guérison, mais une ligne de vie : « Sois ouvert ».

Ouvre-toi, ne te referme pas sur toi-même, évite le moi, moi, moi et par la même occasion ce que l’on nomme communément le nombrilisme ou par extension péché originel.

Ouvre-toi, et surtout ton cœur, à la venue de Jésus, en faisant de ton cœur la crèche qui l’accueille tous les jours et pas seulement le jour de Noël. Qui l’accueille et lui laisse libre accès à ton toi(t) cœur, esprit et âme,… Et oui, ce n’est qu’une mangeoire avec un peu de paille que notre peu de foi lui offre, mais il saura profiter de cette brèche dans notre carapace pour y grandir, en sagesse et en grâce (Luc 2,52).

Laisse-toi habiter par Jésus. Laisse-toi modeler par l’Esprit. Sois ouvert. Que risques-tu ? Lui t’aime déjà.

Ouvre-toi à l’autre ensuite, au sein de ta famille, de ton travail, de ton village, du monde,… À l’enfant difficile, au collègue insupportable, à l’immigré, au réfugié, à l’Autre qui lui aussi mérite sa majuscule et fera de toi un Homme ou une Femme avec un grand H ou un F majuscule.

Effata ! Ouvre-toi à la vie, et tel Lazare quitte tes tombeaux, débarrasse toit de ton linceul, de ces bandelettes qui te paralysent et t’empêchent d’aller de l’avent, d’aller vers l’autre, d’aimer.

Laisse-toi ouvrir les yeux par Jésus, et tel l’aveugle né, redécouvre le vaste monde qui t’entoure et ses habitants, redécouvre-le avec les yeux émerveillés de l’enfant nouveau-né.

Laisse-toi ouvrir les oreilles, non pour écouter, mais surtout pour entendre l’autre, ses aspirations, ses demandes, ses angoisses, sa beauté intérieure qui en irradie.

Ses oreilles s’ouvrirent ; sa langue de délia, et il parlait correctement. Marc 7,35. Ce n’est pas aux oreilles de cet homme que Jésus parle, pas plus qu’à sa langue, mais à son cœur, c’est-à-dire à toute sa personne.

Ouvre-toi et apprends à dire oui, enfin.

L’ouverture, c’est dire oui. En effet, si savoir dire non est une nécessité relevant du besoin d’affirmation personnelle et de démarcation vis-à-vis de la pensée globalisante, savoir dire oui reste une des prérogatives de l’individu voulant renforcer ses capacités relationnelles et lutter contre l’isolement et la solitude. Que votre oui soit un oui. Jacques 5,12. Pas un oui, mais… qui est un casseur d’enthousiasme qui freine aussi la création, l’optimisme, l’innovation, l’efficacité et la dynamique de groupe.  Pas un oui, mais… qui est un casseur relationnel et créatif qui parasite la coopération, le changement, l’écoute, la relation et la créativité. Pas un oui, mais… qui est un empêcheur d’avancer « Oui, mais ça ne marchera jamais », « Oui, mais ça ne sert à rien ». Que notre oui soit un oui, et… générateur de solutions, de plus de bonheur, et d’amour.

Louis Philippe DECKERS (et quelques autres…)